Kenji Misumi est mort à 54 ans, en 1975, l'année qui suivit la réalisation des Derniers Samouraïs. Il venait juste d'achever pour la télévision le dernier épisode de Zatoichi Monogatari, les histoires du sabreur aveugle. Un phénomène populaire à l'origine duquel il était puisque, en 1962, il dirigea le film homonyme qui inspira cette reprise pour le petit écran (1). Il avait aussi mis en scène la Trilogie du sabre, les Baby Cart,les Aventures de Nemuri Kyoshiro, le Sabreur, en tout 68 films, la plupart vifs comme l'éclair et coupants comme une lame.
Dans les Derniers Samouraïs, Misumi conte l'histoire de cinq combattants traditionnels dépassés par l'Histoire, par cette évolution du Japon qui accéléra dans les années 1860-1870. Il s'attarde surtout sur le plus intelligent d'entre eux, Sugi, le seul qui soit tout à fait inventé. Autrefois déshérité, celui-ci a été recueilli par Ikemoto, un espion du shogun en guerre contre l'empereur. De ce maître, Sugi n'a pas seulement appris les arts martiaux dans toute leur finesse mais aussi ce que Ikemoto considère comme la sagesse politique. Il restera à l'écart des conflits politiques massacrants qui agitent le Japon. Alors que ses quatre amis samouraïs mourront dans la crise qui verra naître l'ère Meiji, Sugi se reconvertira dans une activité des plus pacifiques.
Dans le bonus, Masanori Sanada, qui fut son producteur à la Katsu, et Kazuma Nozawa, son biographe, expliquent combien Misumi