Connaissez-vous Kinji Fukasaku ? Né en 1930 et disparu en 2003, ce réalisateur a tourné le bon Battle Royale et le bien plus faible Battle Royale II, ses deux films les plus célèbres. Mais auparavant, Fukasaku était déjà un crack du policier, Gangs à Okinawa (1972) et Combat sans code d'honneur (1972).
La très bonne période de Fukasaku avait commencé quatre ans auparavant, avec Kyokatsu Koso Waga Jinsei, alias Blackmail is my business, traduit en français par Kamikaze Club. Shun, le héros, et son gang sont spécialisés dans le chantage. Il sait que les nouvelles élites, nées du miracle économique des années 60, sont des gens aussi propres sur eux que sales à l'intérieur (la phrase est dans le film). Et il piège des profiteurs de plus en huppés du système. Un jour, il s'attaque à un homme dont tout le monde lui dit qu'il est un trop gros poisson. C'est à ce moment que le film mérite son titre français : il faut être kamikaze pour s'attaquer au parrain de la politique nipponne, au patron secret du parti au pouvoir.
Sur un rythme effréné, avec cette marque de fabrique, dont on pourrait se passer (le freeze frame, l'image arrêtée), mais avec aussi un dynamisme digne de Don Siegel, Fukasaku fait un portrait au vitriol de la société dans laquelle il vit. C'est aussi féroce que du Manchette et plus drôle que Debord. Il n'y a de la veine que pour la canaille, et plus puissante est celle-ci, plus elle a de chance de réussir dans se