Guerre des roses, guerre des mondes, guerre des boutons : au rang des grands affrontements mythologiques exprimés par clichés, notre merveilleux monde moderne aura apporté sa contribution électropop sous la forme de la désormais fameuse «guerre des consoles».
Trois constructeurs, Microsoft, Nintendo et Sony, se la livrent chaque jour à coups de communiqués chiffrés, de cassage des prix et de courbes des ventes, qui accréditent l'idée férocement naïve que cette guerre serait strictement une guerre commerciale. C'est en fait d'abord et surtout une guerre psychologique où règnent les coups bas, la propagande et la désinformation.
La première grande vanité de ce conflit est d'attirer systématiquement l'attention sur des informations ponctuelles, dont la durée de vie n'excède pas le temps de leur formulation. Un merveilleux exemple vient d'en être fourni par l'actualité : à quoi sert-il de savoir que pour la première fois de son histoire, la Xbox 360 a réussi à placer un jeu en tête des ventes au Japon (en l'occurrence, Halo 3) si on ne précise pas que, dès la semaine suivante, le même jeu a complètement disparu des charts de l'archipel ? A rien, mais entre-temps, une vague de communiqués triomphants aura entretenu l'illusion que Microsoft avait enfin réussi à pénétrer le marché japonais en profondeur. Inversement, à quoi bon spéculer sur le chiffre, réel mais absurde si on ne le relativise pas, du décollage brutal des ventes européennes de la PS3 en ce début d'automne (plus