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Libération

«Les Echos» pris dans le sac de LVMH

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publié le 6 novembre 2007 à 1h19

«Stand up for journalism !» A deux ou trois jets de sac Vuitton du siège des Echos, des journalistes manifestaient, hier après-midi, pour l'indépendance de la presse devant l'Assemblée nationale. «Debouts pour le journalisme», lisait-on sur les banderoles mais aussi : «M. Arnault, l'indépendance, ce n'est pas du luxe.» Quelques heures plus tard, l'information que les journalistes des Echos redoutaient depuis cinq mois était officielle : le quotidien économique tombe, contre 240 millions d'euros, dans l'escarcelle de Bernard Arnault, patron du groupe LVMH, aux côtés de Dior, Vuitton ou de Dom Pérignon.

L'enjeu de l'indépendance

Dès l'annonce de la vente hier soir, les journalistes des Echos ont préparé un cadeau de bienvenue : la grève. Le journal aux 116 000 exemplaires quotidiens ne sera pas en kiosques demain. «On manifeste notre extrême désapprobation sur la méthode, sur l'opération elle-même, souligne Vincent de Féligonde, président de la Société des journalistes, et on fera tout pour faire en sorte que LVMH respecte notre indépendance.» C'est, depuis juin et l'annonce de négociations exclusives entre le Britannique Pearson, propriétaire des Echos, et Arnault, le nerf de la guerre menée par les journalistes. Car les activités d'Arnault, multiples, sont au coeur du travail d'un journal économique, et la rédaction des Echos craint les conflits d'intérêt. D'ailleurs, Bernard Arnault a