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Libération

Télé : soupçon de coup fourré

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publié le 22 novembre 2007 à 1h37

«Bravooo ma chérie, excelleeeente audience.» Ne pas se fier aux mondanités d'usage qu'on s'échangeait hier entre producteurs, il y a danger sur la création audiovisuelle. Danger, ou plutôt, menace, juge la vingtaine d'organisations professionnelles de scénaristes, producteurs, réalisateurs rassemblées hier à Paris, sous l'égide de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD).

Canal bonus. En jeu, l'übercomplexe question des obligations de production des chaînes de télévision. En mars dernier, à l'unanimité, le parlement adoptait, dans le cadre de la loi sur la télévision du futur, un décret destiné à compenser le canal bonus sur la TNT généreusement attribué par le gouvernement aux chaînes privées. Ce décret prévoit que les télés doivent désormais consacrer 85 % de leurs investissements dans la production française à des «oeuvres patrimoniales». C'est-à-dire, la fiction, le documentaire, l'animation et le spectacle vivant. Sous-entendu : fini, pour les chaînes, de remplir leurs quotas avec la people 50 mn inside (TF1) ou, sur M6 grande spécialiste du genre, des émissions de coaching comme Supernanny.

Mais voilà, le décret est toujours sur le bureau de la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel. Du coup, les producteurs s'inquiètent : et si le gouvernement préparait un coup fourré ? Un sentiment renforcé par la volonté exprimée par Nicolas Sarkozy en août de «supprimer les incohérences croissantes de la législa