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Libération

Révolution sexuelle

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publié le 9 février 2008 à 2h16

Le but, bien sûr, c'est de faire toujours plus portable, moins lourd et moins encombrant. Ce sont très naturellement les fabricants d'ordinateurs qui ont commencé, qui coupèrent un jour le cordon ombilical reliant à l'engin l'adjuvant bien commode, familièrement baptisé «souris».

Niché au chaud de la paume la promenant sur son «tapis», l'objet ovoïde déplaçait sur l'écran le «curseur» jusqu'à la vitesse de la lumière. Il connut son heure de gloire sur Canal +, chez les Guignols de l'info où la marionnette de Jacques Chirac, notoirement peu au fait des moderneries, s'obstinait à le confondre avec un «mulot».

Vingt ans après, les portables ont achevé le rongeur ; le doigt le remplace désormais, qui court sur un «trackpad» comme la souris courait sur le tapis. Et les fabricants de téléphones mobiles ont suivi, qui ont adapté avec profit à leurs business - le lancement de l'iPhone d'Apple se révélant en l'occurrence exemplaire - ces techniques révélatrices d'une révolution quasi sexuelle dans la révolution numérique.

C'est qu'on n'y enfonce plus mécaniquement des touches sur un clavier ; on ne fait plus pression sur un «clic» de souris. On effleure en silence, désormais, on caresse du majeur, avec fluidité, le trackpad, et le pouce prestement ponctue la commande.

Sur l'écran du téléphone, c'est plus spectaculaire encore, lorsque le doigt, s'appropriant dans un frôlement l'objet-icône, le déplace, le retourne, l'effeuille comme les pages d'un livre ou comme on déshabille un corps.

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