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Libération
Critique

Les oubliés de la «Résistance»

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publié le 18 février 2008 à 2h22

Il plane tout au long de ces deux documentaires consacrés à la Résistance, abondamment saupoudrés de fictions, une forte impression de devoir de réhabilitation. Comme s'il était nécessaire de justifier les actes de tous ceux qui ont fait acte de rébellion face à l'occupant nazi et aux autorités de collaboration. Normal, c'est bien cela dont il s'agit : une sorte de mise au point, rigoureusement documentée, qui fait entendre que la France des années 40 ne fut pas uniquement guidée par la crapulerie vichyste ou la lâcheté ordinaire.

«Collabos». Dans le dossier accompagnant les films, Christophe Nick, producteur, évoque l'intention première de ce travail : «On est passé du mythe héroïque de la Libération - une France résistante - à un travail de déconstruction, parfois salutaire, mais qui a finalement abouti à une vision tout aussi tronquée de la réalité : des Français attentistes ou collabos, les "résistants de la dernière heure", etc. C'est la victoire de Louis-Ferdinand Céline. Tout le monde est veule, tout le monde est nul. Et ces clichés font aujourd'hui des dégâts, notamment dans les banlieues, parce qu'ils nourrissent le sentiment que notre société n'en vaut pas la peine.» Ces documentaires ont donc fait ce choix de parler de ceux qui, à défaut d'être tous des héros, au moins ne furent pas des salauds.

Dans la première partie diffusée ce soir, rythmée par la chronologie des événements, les auteurs se sont ainsi attachés à raconter les grands tournants de la Résistan