Bref rappel : dès sa première occurrence, on posa que cette chronique porterait le point de vue candide d'un Huron et s'autoriserait sans vergogne les imprécisions, faux-sens et balbutiements du béotien confronté à un champ qui le submerge sans le bouleverser. Ainsi confondit-on l'autre semaine batterie et chargeur (et, pour nos lecteurs qui n'auront d'eux-mêmes rectifié, un seul mot : Cassez-vous, pauvres connards !).
Mais «spams», est-ce bien le mot pour évoquer ces avalanches de courriels me promettant cocagne et mille châteaux en Espagne ? Cela avait commencé l'an passé, lorsqu'une flopée de jeunes femmes (une quarantaine à ce jour - série en cours) se succédèrent pour me proposer de partager leurs fortunes cacaotières ou caféinées. Toutes citoyennes de Côte-d'Ivoire, elles en avaient hérité dans de dramatiques mais toujours émouvantes circonstances : en gros, Papa traqué par des méchants avait eu le temps, avant d'expirer, de souffler à sa fifille unique le numéro de compte en banque (suisse) où reposait un pactole généralement estimé à plusieurs millions de dollars. Pactole que, sur ma bonne gueule et au nom de Dieu, j'étais invité à partager en bonne entente, pour peu que j'aide la miraculée à s'installer ici afin qu'elle y poursuive des études là-bas forcément compromises.
Si, pour une raison ou pour une autre, je n'ai donné suite à ces propositions, ma veine de cocu cependant se prolonge : depuis l'an neuf, pas une semaine sans qu'aux tirages d'africaines loteries mon