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Libération

Al-Jezira, fusible collatéral

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publié le 27 mars 2008 à 2h51

Israël ne cause plus à Al-Jezira. Rien d'officiel dans cet ostracisme mais, depuis plusieurs semaines, un refus systématique des représentants de l'Etat juif d'accorder des interviews à la célèbre chaîne tout info du monde arabe.

«Mises en scènes». La fâcherie a débuté pour une histoire de bougies. En janvier dernier, excédé par les tirs de roquettes sur son territoire, Israël décide de réduire l'approvisionnement en électricité de la bande de Gaza. Coup dur pour la population mais pain bénit pour le Hamas qui multiplie les réunions aux chandelles sous l'oeil des caméras. Le hic : en examinant attentivement les photos, on aperçoit au second plan la lumière du jour ou même des ampoules allumées. «Les reporteurs d'Al-Jezira ont relayé la propagande du Hamas, dénonce Igal Palmor, porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien. Nous avons recueilli plusieurs témoignages de journalistes présents sur place. Tous affirment qu'Al-Jezira aidaient les gens du Hamas à se mettre en scène. Que la chaîne soit pro-arabe et pro-palestinienne, nous pouvons parfaitement l'accepter. Mais qu'elle ne respecte pas les règles déontologiques élémentaires, c'est inadmissible.»

«Climat tendu». Quelques semaines plus tard, toujours à Gaza, l'armée israélienne mène une offensive musclée contre les lanceurs de roquettes. 120 Palestiniens sont tués, dont une bonne partie de civils. Al-Jezira passe en boucle des gros plans des victimes et aussi des clips mettant en musique les ima