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Libération

Sega, c'est plus résistant que toi

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publié le 1er avril 2008 à 2h56

Faites le test et constatez: dès que l'on prononce le mot Sega, il y a toujours quelqu'un dans l'assistance pour rétorquer : «C'est plus fort que toi.» On ne sait s'il existe des académies publicitaires où sont étudiées la pérennité et l'efficacité des slogans, mais celui-ci mériterait largement ses quatre étoiles dans le «hall of fame» des formules virales indélogeables de la psyché collective.

Le slogan n'a pourtant plus cours officiellement. Il date d'une autre époque, les années 80, où Sega était l'alter ego de Nintendo : à la fois un grand constructeur de consoles (la Saturn était un best-seller) et un grand producteur de jeux vidéo. C'est avec la génération de consoles suivante, et l'arrivée sur le marché du bulldozer Sony, que les ennuis ont commencé pour Sega. La Dreamcast, pourtant technologiquement supérieure, n'a jamais réussi à reconquérir le terrain perdu face à la PlayStation première du nom, ni à préempter le grand public qui allait faire le triomphe de la PS2. Du coup, certains jeux exceptionnels développés par Sega pour sa propre console, comme le RPG très novateur (et très coûteux) Shenmue, n'ont jamais rencontré le public auquel ils pouvaient légitimement aspirer. Les bénéfices plongent, le cours s'effondre et la décision s'impose : au désespoir de ses nombreux fans (le monde du jeu vidéo est très affectif quand il s'agit des marques et des icônes), Sega jette le gant et stoppe, en mars 2001, la production de la Dreamcast. Fin de l'hist