Il était une fois les mèmes. Derrière ce nom (sans aucun rapport avec «mémé», mais un peu avec «même»), se cache un étrange et incroyable folklore réunissant les LOLcat, Chuck Norris et un monstre de spaghettis volant. Le terme désigne à l'origine un bestiaire très codé qui, sauf exception, reste confiné dans les communautés où il a été créé. Plus largement, il définit l'ensemble des phénomènes récurrents qui se sont inscrits, on ne sait pas trop comment ni pourquoi, dans le panthéon de la culture populaire d'Internet.
Tout d'abord, un peu d'étymologie. Enoncé la première fois par Richard Dawkins dans le Gène égoïste (1976), le mot «mème» désigne une «unité d'information contenue dans un cerveau, échangeable au sein d'une société». C'est-à-dire un contenu culturel (concept, technique, tradition, mode.) qui se duplique, en se copiant d'un cerveau vers d'autres cerveaux. Un peu à la manière des légendes urbaines. Mais quel rapport avec Internet ?
Licorne. Au milieu des années 90, le néologisme est utilisé pour décrire les idées ou informations qui, tel un virus, se diffusent rapidement sur la Toile. On s'accorde à dire que leur origine vient de Usenet, les tout premiers forums de discussion. Ces communautés virtuelles se sont créé un langage - comprenant photos, expressions ou personnages (réels ou issus de films, mangas, jeux vidéo) - utilisés, généralement comme commentaire, dans un but humoristique ou critique. Par exemple, l'Invisible Pink Unicorn (La Licorne r