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Libération

Espagne : le choc «Chiki-chiki»

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publié le 14 avril 2008 à 3h05

Correspondant à Madrid

«El Chiki-chiki mola mogollón, lo bailan en la China y también en Alcorcón.» Traduisons : «Le Chiki-chiki plaît un maximum. On le danse en Chine, on le danse aussi à Alcorcón [une ville-dortoir de la banlieue de Madrid].» La chanson qui représentera l'Espagne au concours de l'Eurovision, le 20 mai à Belgrade, est devenue un phénomène de société. Ce clip ringard, interprété en version reggaeton par l'humoriste Rodolfo Chikilicuatre (fausse guitare électrique lui pendant au cou, visage à la Fred Chichin et banane à la Elvis) connaît un succès retentissant. Selon le site officiel de l'Eurovision, la candidature espagnole est de loin la plus visitée sur YouTube (8,5 millions d'entrées), bien loin devant celles de la Turquie ou de l'Irlande.

Boutade. Côté espagnol, le Chiki-chiki est omniprésent. Sur la Toile, bien sûr, où des milliers d'internautes donnent chaque jour leur avis pour affiner le «style» de Rodolfo Chikilicuatre, choisir ses danseuses ou modifier les paroles de la chanson, pour l'heure plutôt chiches. On y apprend que le Chiki-chiki est dansé par Mariano Rajoy (le leader de la droite), Hugo Chávez ou le Premier ministre Zapatero. Des milliers d'adolescents ont téléchargé le morceau sur leurs portables, le Chiki-chiki est de toutes les conversations et on l'utilise à toutes les sauces. Sur Internet circulent des versions pour les collégiens, pour les pijos (BCBG) ou pour les catetos (ploucs). De c