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Libération

TV5 : un Yalta et ça repart

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publié le 30 avril 2008 à 3h16

«Il nous aime, nous, on l'aime, c'est merveilleux de se sentir aimé», rit jaune une salariée de TV5. L'être chéri ? Alain de Pouzilhac, patron de France Monde (qui ne s'appelle plus France Monde parce que le nom a déjà été déposé), la holding qui regroupe l'audiovisuel extérieur, c'est-à-dire TV5, RFI et France 24. Oui, Alain de Pouzilhac, celui-là même à qui on jettait des pierres à TV5 il y a dix jours encore. Celui-là qui, lors d'un conseil d'administration (CA), n'avait pu être nommé PDG faute de quorum (les administrateurs s'étaient carapatés), eh bien le voilà président de TV5. Président mais pas PDG, nuance. Car hier, à l'issue d'un nouveau CA en forme de Yalta, la situation était la suivante : TV5 est partenaire (à 49 %) plutôt que filiale de la holding de l'audiovisuel extérieur ; son président est Alain de Pouzilhac ; sa directrice générale est Marie-Christine Saragosse. Voilà qui ressemble à un happy end, et mérite un flash-back. Coup de balai. A l'été 2007, Nicolas Sarkozy décide de faire le ménage dans l'audiovisuel extérieur qui est, il est vrai, un merdier velu et très dispendieux (360 millions d'euros) : TV5 n'est pas française mais francophone puisque codétenue par la France, la Suisse, le Canada et la Belgique. France 24 appartient à TF1 et France Télévisions. Quant à RFI, elle dépend à la fois du ministère des Affaires étrangères et de celui de la Culture. Pour donner ce coup de balai, Sarkozy charge son conseiller culture et audiovisuel d'alors,