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Libération

Protection des sources : la polémique ne tarit pas

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par Anne-Sophie FLAVIGNY
publié le 16 mai 2008 à 3h29

Chose promise, chose due. Lors de sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s'était engagé à faire adopter un texte assurant une véritable protection des sources journalistiques. Le projet de loi devait initialement être soumis en avril aux députés. Mais en raison d'un agenda parlementaire chargé, il avait dû être reporté. Et hier était le grand jour. La ministre de la Justice Rachida Dati défendait enfin le projet de loi devant l'Assemblée nationale. Dans une ambiance tendue, la faute aux pressions exercées contre les journalistes ces dernières semaines par l'UMP. «Les attaques auxquelles s'est livré le président de la République et quelques-uns de ses porteurs d'eau contre la presse, ces derniers jours, ne sont pas là pour nous rassurer», peste Noël Mamère, député Verts.

Pressions. L'inscription dans la loi du secret des sources des journalistes est une vieille revendication de la profession. Règle élementaire de la déontologie du journalisme : divulguer ce qu'il sait sans avoir à revéler la source de ses informations. Sans cela, les informateurs qui se sentiraient insuffisamment protégés, risqueraient de ne plus donner de renseignements. Mais les événements récents montrent que les informateurs sont loin d'être à l'abri des pressions. Le projet de loi Dati prévoit d'inscrire la protection des sources journalistiques dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Un véritable symbole, souligne le rapporteur UMP Etienne Blanc, qui s'empresse de rappeler