Aucun quotidien national en kiosque hier. Le Syndicat général du Livre et de la Communication écrite (SGLCE) CGT avait appelé à une grève de vingt-quatre heures aux Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP), chargées de la distribution de la presse nationale sur toute la France. Cause de cet arrêt de travail qui a empêché la sortie des quotidiens nationaux et retardé celle des magazines : le projet de modernisation des NMPP.
Depuis deux mois, des mouvements sporadiques de mécontentement émaillent la distribution des journaux en région. Mais, en quelques jours, le mouvement a monté d'un cran. Dimanche soir, des journaux ont été brûlés dans un centre de distribution de Vitrolles (Bouches-du-Rhône). Et mardi, la CGT du Livre appelait à un arrêt de travail de vingt-quatre heures, tandis que la Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication Filpac- CGT, qui coiffe la SGLCE-CGT, réclamait l'ouverture de négociations «de toute urgence». Mercredi, exaspérés par les blocages répétés depuis des semaines, les patrons de douze grands quotidiens (Aujourd'hui en France, la Croix, les Echos, l'Equipe, le Figaro, France Soir, l'International Herald Tribune, le Journal du dimanche, Libération, le Monde, Paris Turf et la Tribune) publiaient une «Lettre ouverte à ceux qui veulent tuer la presse quotidienne nationale». Le même jour, le syndicat du Livre décidait d'un autre coup d'éclat en occupant le siège de Lagardère (Paris VIIIe