Le hors-d'oeuvre était copieux. Une table ronde de trois heures samedi matin sur «Les défis de la presse», avec des patrons européens (du quotidien italien Corriere della sera, de l'espagnol El País, de l'allemand Reutlinger General-Anzeiger, du Britannique Financial Times). Un préambule assez exceptionnel à l'assemblée générale (AG) de la Société des lecteurs du Monde (SDL) qui se tenait ensuite l'après-midi dans le même amphithéâtre du Conservatoire national des arts et métiers. Pour le président de la SDL depuis septembre 2007, Jean Martin, cette table ronde est un événement «indispensable dans ces moments de tourmente que traverse la presse». Ce qui a, ajoute-t-il, suscité l'initiative par Nicolas Sarkozy, d'états généraux de la presse prévus pour septembre.
Epargne. Le menu de l'après-midi n'était pas moins exceptionnel. Les quelque 12 000 actionnaires que compte la SDL du Monde étaient appelés à se mobiliser pour apporter leur pierre à la «reconstruction du modèle économique et institutionnel du journal», selon les termes de leur président. En clair, que les lecteurs apportent une augmentation de capital.
La SDL est née en 1985 au moment où le quotidien de la rue des Italiens frôle la faillite (lire ci-contre), l'année où André Fontaine, alors directeur du Monde, poursuit la mise en place d'un plan drastique d'économies ébauché par son prédécesseur André Laurens. Inquiets de voir leur journal empêtré dans des difficultés f