Bastille-République, pour une manif, c'est un classique, mais pour l'audiovisuel public, qui fait grève et défile aujourd'hui à partir de 14 heures, le parcours a valeur de lourd symbole : «C'est là qu'on a manifesté contre la privatisation de TF1 en 1987», rappelle Jean-François Téaldi, de la CGT de France 3. Depuis le 8 janvier et l'annonce tout à trac du président de la République de supprimer la pub sur France Télévisions, c'est le soupçon : la privatisation d'une chaîne au bénéfice d'un ami de Nicolas Sarkozy - et dans les médias, ils ne manquent pas : Lagardère, Bouygues, Bolloré. France 2, France 4 ont senti le vent du boulet mais à présent, les salariés de France Télévisions craignent particulièrement pour France 3. Car mercredi dernier, la commission Copé, chargée de réfléchir à l'avenir de France Télévisions sans pub, a suggéré de mettre France 3 cul par-dessus tête.
Zones. «Au lieu d'une chaîne nationale, et de décrochages régionaux, a expliqué Jean-François Copé, on propose un réseau de chaînes régionales et un décrochage national.» C'est-à-dire que France 3 telle qu'on la connaît n'existerait plus, remplacée par sept France 3 régionales, une pour le Nord, une pour le Sud-Ouest, etc. Chaque chaîne aurait sa programmation propre et une antenne commune de quelques heures, conçue depuis Paris. Il s'agit, a martelé Copé, de «renforcer l'identité régionale de France 3». Et ce, en supprimant, six des treize stations de la Trois : une même té