Qu'est ce qui fait à la fois « minuteur, crayon, montre, lecteur mp3, calculette, convertisseur, photo, chronomètre, clé USB, lampe, torche, télécommande, réveil, console de jeux, carnet de notes, caméra, agenda, poste radio, calendrier, ordinateur, écran, télé... ». Le téléphone portable, couteau suisse qu'on a sur soi en permanence, était célébré lors de la quatrième édition du Pocket films au Centre Pompidou le week end dernier. Si l'idée initiale du festival - gonfler sur grand écran des films réalisés avec la caméra d'un téléphone - pouvait laisser sceptique, cette année, il présentait pour la première fois des courts réalisés spécifiquement pour ce support, à visionner sur son mobile. Sélection médiocre dont on perçoit mal l'originalité si ce n'est que les films sont diffusés en plus petit, presque illisibles pour certains à moins de posséder un modèle dernier cri.
_ Les spécificités de cet « objet à usages multiples », tel que le représente Delphine Marceau (voir photo) sont rarement exploitées. Or comme le souligne le réalisateur Jean-Claude Taki, la principale caractéristique du téléphone est justement «de ne pas être dédié à l'image à priori » . Alain Fleischer, qui a tourné plusieurs films en tenant l'appareil contre l'oreille, parle d'un « objet masqué dont on ne sait au juste ce qu'il est en train de faire » . Quelques films exploitent d'ailleurs cette idée du téléphone volé o