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Les médias disparus: Le son du téléphon

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Le Telharmonium, ancêtre du synthétiseur, était diffusé par les lignes téléphoniques. Très complexe, c’était un cauchmar pour les musiciens.
publié le 13 août 2008 à 13h57
(mis à jour le 27 août 2008 à 13h51)

«La musique au bout du tuyau, comme l'eau ou le gaz» , vantaient les prospectus de l'époque. Bach, Verdi ou Mozart accessibles depuis son téléphone n'est pas une idée toute fraîche puisque dès 1906, Thaddeus Cahill, avocat et inventeur, avait conçu un instrument de musique révolutionnaire dont les sons étaient diffusés dans le combiné.

Cahill souhaitait avant tout mettre au point une machine qui donnerait un contrôle absolu sur les notes jouées. L’inventeur rêvait alors d’un instrument unissant toutes les qualités des instruments acoustiques sans leurs défauts. En 1897, il fit breveter ce qui allait devenir le Telharmonium (ou dynamophone), le premier synthétiseur de musique électrique.

Les capitalistes Oscar T. Crosby et Frederick C. Todd séduits par un premier prototype, organisèrent une démonstration dans un club privé de Baltimore devant un parterre de banquiers et d'hommes d'affaires. Ces derniers furent impressionnés par ce qu'ils entendirent. Le Largo de Haendel émanait d'un large cône attaché à un récepteur téléphonique : «Le son du futur, le son pur de la musique électrique.» Ils le furent encore davantage lorsqu'ils apprirent que le son était diffusé à travers les lignes téléphoniques depuis l'usine de Cahill à Washington, à des kilomètres de là.

Crosby réussit à lever des fonds pour financer la construction d’un second Telharmonium plus élaboré dans une usine d’Holyoke. Il fonde la New England Electric Music Company pour mener à bien l’