Le 16 juillet dernier, la Commission Européenne votait un amendement, visant à repousser de 50 à 95 ans la durée des droits dit «voisins», c'est-à-dire des artistes-interprètes (chanteurs et musiciens) et producteurs d'une œuvre. Selon l'irlandais libéral Charlie McCreevy, à l'initiative du projet, cela permettrait de «garantir un revenu décent» aux «parents pauvres» de l'industrie musicale. Une étude menée par l'Open Rights Group vient contrer cette affirmation. Elle estime que la plupart des interprètes toucheraient moins de 30 euros par an.
Cette étude (PDF) répond à un appel du Bureau anglais de la Propriété Intellectuelle (UK-IPO) à commenter la proposition européenne. Et la conclusion de l'organisation anglaise est sans appel : «L'UK-IPO doit la rejeter» . Selon eux, la directive ne serait pas efficace, coûteuse et contre l'innovation.
En doublant la durée de ces droits voisins, McCreevy expliquait vouloir permettre de couvrir la vie entière des interprètes ayant débuté jeunes. Et le syndicat national de l'édition phonographique (SNEP) d'ajouter que cela aurait comme «effet direct d'augmenter les revenus issus de l'exploitation de la musique enregistrée en Europe de 3 à 10 %». Pourtant, la proposition est rapidement décriée, et McCreevy accusé de se faire le porte-parole des majors qui craignent de perdre leurs corne