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Libération

Le petit grand jeu

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Sackboy. «Little Big Planet», nouvel âge vidéoludique.
publié le 15 décembre 2008 à 16h53

Ce monde est-il encore capable d’inventer un grand héros moderne qui lui ressemble? Ou même un petit. Un véritable héros virtuel, créé ex nihilo et vers lequel convergent tout à coup des fleuves d’affects, d’envies, d’urgence identificatoire?

Il faut tout un art de ramener sa fraise pour prétendre organiser un tel tremblement. Aussi, lorsque l'on découvre pour la première fois Sackboy, petit bonhomme couleur châtaigne taillé dans une toile de sac à pommes de terre, avec deux boutons à la place des yeux et la consistance d'un vieux nounours, on se trouve aussi attendri que perplexe, et aussi démuni que lui. Pour l'adopter, il faut le prendre entre ses mains. Le contact est troublant, original, délicat. A peine établie, la relation laisse entrevoir son pivot fusionnel: nouvel amour, nouvel enfant, nouvel ami, ce qu'on voudra, Sackboy a sous les pieds toute une big planète à visiter. Il est intrépide mais bien trop little , il va falloir l'aider.

Là commence alors l'extraordinaire voyage de LittleBigPlanet : au départ un «simple» jeu de plateformes taillé dans un design irrésistible qui évoque le chiffon, le carton-pâte et le papier gommé, mais qui donne bien vite un nouveau sens à sa propre quête en ouvrant au joueur la boîte à outils du jeu lui-même.

Après quelques niveaux propédeutiques au cours desquels Sackboy nous apprend à (le faire) vivre tout en collectant d’innombrables items autour d’une planète en feutre mou, LBP dévoile