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Libération

Carolis, sévice public

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Nouvelle humiliation : le gouvernement a contraint le président de France Télévisions à entériner lui-même la fin de la pub.
publié le 17 décembre 2008 à 12h45

Le nouveau mode de nomination du patron de France Télévisions par le président de la République ne fait pas encore force de loi que déjà, Patrick de Carolis doit obéir aux injonctions de l’Etat. Voilà qui augure bien de l’indépendance de la télévision publique… Hier, Carolis a dû lui-même entériner la suppression de la publicité sur les écrans publics à partir du 5 janvier, 20 heures, réforme dont il ne voulait pas. La conséquence du retard de la loi sur l’audiovisuel, qui ne sera pas promulguée à la date prévue pour l’arrêt de la réclame. Et le président de France Télévisions de se retrouver avec un boa de belle taille dans l’estomac, un de plus parmi les nombreux gobés depuis l’annonce impromptue de la suppression de la pub par Nicolas Sarkozy le 8 janvier 2008.

Pour faire couler cet indigeste reptile, et ne pas perdre tout à fait la face, Carolis n'a pas complètement obéi aux injonctions du ministère de la Culture, qui voyait la suppression de la pub comme un simple «acte de gestion» , sans vote. Hier, Carolis a soumis cette décision au vote du conseil d'administration de France Télévisions. Dérisoire résistance, puisque le ­conseil a adopté la suppression de la pub par 9 voix contre 2 et une abstention. Les deux «contre» sont les représentants des salariés et l'abstention celle du sénateur UMP Michel Thiollière, tandis que le député UMP Christian Kert était absent. Les deux parlementaires n'ont pas participé au vote parce qu'ils sont partie prenante et que