La télé-réalité, voilà le grand Satan de Christophe Nick. «C'est du délire, plaide-t-il, sincère, je suis effaré.» D'abord, il y a eu Loft Story , scandale, cris d'orfraie et jérémiades. C'était en 2001. Puis il y a eu, de TF1 à M6, Koh-Lanta , Popstars , Star Academy , Nouvelle Star , Supernanny , On a échangé nos mamans … et on n'a plus trop su ce qu'était la télé-réalité, sinon qu'elle avait imprégné tous les genres. Et puis il y a eu l'affaire Popstars . En 2001, le Centre national de la cinématographie (CNC) classe Popstars comme «documentaire de création», lui permettant d'être considérée comme une oeuvre et donc de recevoir le soutien financier de l'Etat.
La décision est attaquée et, en 2003, le tribunal décide d'exclure Popstars des œuvres audiovisuelles et livre, ce faisant, la définition de la télé-réalité : «Le contenu de l'émission ne lui préexiste pas et a été créé pour ses propres besoins de production et de diffusion.» En clair, Popstars n'est pas un documentaire mais de la télé-réalité, parce que ce qui est filmé a été créé pour l'émission. Et c'est exactement ce que fait Nick : il crée une situation inédite – l'expérience de Milgram adaptée en faux jeu télé– pour les besoins de sa démonstration.
Christophe Nick sait d'ailleurs la limite de son exercice : «C'est la