«Il faut continuer, questionneur» , dit l'animatrice, alors le questionneur continue. 220, 240, 320 et maintenant 480 volts. «Question 27 : fortune… Un : immense ? Deux : colossale ? Trois : insoupçonnable ? Quatre : cachée ?» Pas de réponse en provenance de la cellule sphérique et aveugle. Et pas de réponse, ça veut dire mauvaise réponse. Le visage du questionneur est cadré serré, disque blafard ceint des ténèbres bleutées du plateau. Une basse gronde en sourdine, égrène des pulsations. Il faut punir le fautif. Un coup d'œil à droite, le questionneur quête l'assentiment de l'animatrice. Exhale un soupir. Puis lâchant d'une voix mal assurée un «Désolé» , il abaisse la manette d'acier : dzjwiitt, 480 volts balancés dans la cellule. La décharge traverse l'écran, l'animatrice part dans les aigus, «Un million d'eurooos !» , le chauffeur de salle tape dans ses mains et le public scande «La fortune ! La fortune !» En régie, Gilles Amado, le réalisateur du jeu, commente : «Et voilà, on vit ça à 80 % depuis dix jours.»
Les manettes de réglage des «décharges» électriques - Photo Laurent Troude
«Ça», c'est la Zone Xtrême , un jeu que France 2 vient d'enregistrer pendant ces deux dernières semaines au Studio 107, à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où toute la télé se met en boîte : deux candidats, le questionneur, le questionné, 27 associations de mots à r