Mohsin Sehhouli et Lakamy Samoura. Allez, s'il vous plaît, au moins leur prénom. Repeat after me , Harry : Mohsin et Lakamy. Mais non, rien à faire. En 90 minutes, jamais une seule fois Harry Roselmack n'a décliné l'identité des deux adolescents - 15 et 16 ans - morts en novembre 2007 à Villiers-le-Bel après que leur minimoto eut percuté une voiture de police. Bon d'accord, ne soyons pas bégueules pour une fois que TF1 ne débarque pas en banlieue logée dans la poche revolver de la brigade anticriminalité pour un de ses dégoûtants descente-exclusive-avec-les-flics-de-choc-dans-les-banlieues-chaudes-la-nuit-avec-les-gyrophares. Là, c'est même l'inverse que promet la Une, avec une prudence à laquelle elle ne nous a pas habitués : «Passer un mois dans les quartiers présumés sensibles.» C'était mardi soir et la Une inaugurait, devant 1,8 million de téléspectateurs, une émission d'immersion dont le concept consiste à plonger son présentateur dans des «milieux parfois durs et hostiles.» Premier numéro : Harry Roselmack : derrière les murs de la cité. C'était Villiers-le-Bel et on n'en est pas revenus.
Immersion : impossible
Du concret. Du terrain. Du vécu, sinon on ne peut pas savoir et on ne peut pas parler. C'est le credo saint-thomasien annoncé par toutes les chaînes à la rentrée : l'immersion. Il s'agit de faire endosser à des animateurs ou des journalistes qui les habits de naturiste ( Zita dans tous ses états , à venir s