Ce n'est pas une surprise mais elle est maintenant chiffrée. Partisan de
longue date d'une taxation des fournisseurs d'accès pour compenser la
baisse des revenus de la filière musicale, le patron de la Sacem, Bernard
Miyet, estime que cette contribution « modeste » et « quasi-indolore »
dit-il, pourrait coûter au final 1 euro par mois au consommateur. C'est
le sens de la proposition qu'il a défendu conjointement avec l'Adami, la
société de gestion collective des musiciens et artistes-interprètes
auprès de Patrick Zelnik. Le PDG de l'indépendant Naïve a été chargé par
le ministre de la culture Frédéric Mitterrand d'une mission sur les
moyens d'améliorer l'offre légale en ligne et la rémunération des
créateurs et doit rendre son rapport, avec un mois de retard, à la
mi-décembre.
Pour Bernard Miyet, cette contribution est indispensable pour permettre
à l'ensemble de la chaîne musicale (producteurs, auteurs,
artistes-interprètes) de passer le cap d'une transition numérique qui en
termes de production musicale se traduit désormais par une baisse du
nombre de signatures de contrats chaque année. Cette taxe qui
permettrait à la fois de compenser le manque à gagner des ayants droit
et d'alimenter un fonds de soutien à la production - mais aussi à
l'auto-production - rapporterait selon les calculs de la Sacem entre 250
et 500 millions d'euros par an. Une «compensation créative » très
conséquente qui selon Bernard Miyet se justifie pleinement au regard du