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Libération

Pelles, mails et gamelles

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publié le 7 janvier 2010 à 10h32

«Je pensais écrire à un ami, Serge. Mais, confusion lors de l'envoi, le mail est parti à un contact professionnel qui a le même prénom. Rien de grave, c'était l'image animée d'un chien avec une saucisse qui tourne sur son nez. Hum.» Grand moment d'électronique solitude. Avec 210 milliards de mails (dont le spam) envoyés chaque jour dans le monde, le trafic est dense et les incidents inévitables. «Envoyer», «Répondre», «Répondre à tous», «Transférer». Un clic d'inattention et un mail rageur, potache ou coquin adressé au mauvais destinataire se transforme en missive de la honte. Sans oublier – c'est hélas de saison – les vœux approximatifs que l'on envoie le 31 décembre après avoir abusé de la dive bouteille.

Bourde ou lapsus ? Pour Clémentine, il y a clairement de l'inconscient là-dessous : «C'est mon surmoi qui guide mes mails.» Pas farouche de la souris, elle pratique le courrier électronique au quotidien. Avec beaucoup de naturel. Et tout autant de boulettes. «Avec mon chef, on avait un boulot à rendre pour le soir. A 18 heures, rien n'était fait , raconte-t-elle. J'ai alors écrit à des collègues : "Il fait chier. Il n'a rien fait depuis ce matin. En plus, il a encore picolé à midi…" Mais, en fait, je l'ai envoyé à mon chef.» Au final, cette habituée du «je m'envoie souvent des mails à moi-même» et du «quand je ne reçois pas de réponse à un mail urgent, c'est généralement que j'ai oublié