«La fameuse Hadopi a enfin un visage» , s'est réjoui Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, en introduction, vendredi, de l'installation de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet. Soit l'autorité indépendante qui sera chargée de la mise en œuvre de la loi Création et Internet. Un moment jugé «solennel» par le ministre qui, entouré des membres du collège et de la commission de protection des droits qui composent l'Hadopi, a présenté sa présidente et conseiller à la Cour de cassation, Marie-Françoise Marais. La suite a été beaucoup moins limpide. Et vite révélé que les problèmes posés lors des débats autour de la loi Création et Internet n'étaient pas résolus.
Pour pouvoir appliquer la loi, encore faut-il que tous les décrets d'application aient été publiés. Ce sera fait «incessamment sous peu» , selon le ministre. «Au cours des six premiers mois de l'année» , indiquait récemment le ministère à Libération. Ensuite, le gouvernement devra passer sous les fourches caudines de la Commission européenne, ce qui rajoute un délai de deux mois. Sur l'envoi des premiers mails d'avertissement, le ministre a posé deux «options» : «Basse, c'est avril ; haute, c'est juillet.» On misera sur la seconde. D'autant que reste aussi la question des coûts, estimés entre 70 et 100 millions d'euros pour l'ensemble des fournisseurs d'accès à Intern