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Libération

«Engrenages», la série à spirales

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publié le 3 mai 2010 à 16h35

Cette année, le Festival de Cannes présentera une fiction télé dans sa sélection. Certes, ce sera hors compétition. D'accord, le film de cinq heures et demie est signé Olivier Assayas. Mais la chose est quand même une singularité qui n'a échappé à personne. Or, tandis que Carlos , biographie du célèbre terroriste, fera donc événement et probablement un peu polémique sur la Croisette, son producteur, Canal +, démarre la diffusion d' Engrenages , une série qui arrive à sa troisième saison et qui, à bien des égards, est tout aussi emblématique de la politique maison sur la fiction. Car depuis longtemps, Canal + rêve -- sans tout à fait y parvenir -- d'être une sorte de HBO à la française. Une machine à fabriquer, comme le fait sa grande sœur américaine, des séries audacieuses, en rupture formelle avec la production hexagonale, inventant un ton singulier et abordant des sujets poil à gratter comme le terrorisme, donc, ou les relations vaguement incestueuses entre justice et police, ce qui conduit tout naturellement à la politique. Et ça, c'est le terrain de jeu d' Engrenages . En guise de session de rattrapage pour ceux qui auraient eu la mauvaise idée de passer à côté des deux premières saisons, rappelons qu' Engrenages , sans verser dans l'hyperréalisme, fonctionne depuis deux saisons sur un modèle classique : une grande affaire qui traverse l'intégralité des huit ou douze épisodes (c'est selon les années), le tou