«J'ai traversé des tempêtes. Je vous souhaite de rencontrer des eaux plus calmes.» Lundi matin, nouvellement doté d'une barbe poivre mais surtout sel, Patrick de Carolis a remis les clés du paquebot France Télévisions à Rémy Pflimlin avant de quitter le bord pour d'autres rives, en l'espèce, selon un proche, l'écriture. L'Achab de la télé publique y contera-t-il son combat de chaque instant contre son Moby Dick de Sarkozy ? Non, ce sera un roman historique. Et puis Rémy Pflimlin a pris possession du navire.
Pour lui, pas encore de tempête mais un verre d'eau qui - selon des sources divergentes et assez farfelues, les journalistes n'ayant pas eu accès au raout - a été soit écrasé par la virile pogne du nouveau président pendant son discours, soit envoyé valser d'une pichenette. Toujours est-il que ce verre d'eau a connu une mort affreuse, et que c'est à peu près tout ce que les salariés de France Télévisions présents ont retenu de l'arrivée de leur nouveau président. C'est pourtant «avec fierté et joie» (c'est écrit en gras dans le discours, donc c'est important) que Rémy Pflimlin s'est adressé aux 11 000 salariés de France Télévisions, sans oublier d'évoquer Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, les journalistes otages en Afghanistan. Puis il a ressassé ses discours devant le CSA et le Parlement : «innovation» , «opportunité», «respect de l'autre», «aller à votre rencontre», «stratégie numérique ambitieuse», «contrat de