Le crin des archets attaque furieusement les cordes, les cors français soutiennent l’ardente charge de l’orchestre d’où s’échappent quelques friselis de flûte traversière nappés d’un envoûtant glissando de harpe. Ho-ho. Les images sont sépia où défilent les personnages, souriants, graves, s’embrassant, les nuages roulent, la vigne poudroie, les années s’égrènent, 1893, 1909, les poilus, 1942, les nazis, 1968, les CRS. Ho-ho-ho. Un ultime fracas de cuivres s’achève sur le plan large d’une riche demeure et finit de dissiper le dernier doute. Ouah, les gars, le kif : une saga d’été !
Au titre, on avait eu la puce à l'oreille : la Maison des Rocheville que France 2 diffuse à compter de ce mardi à 20 h 35. Rholala, «la maison des Rocheville» : c'est beau et le fruit, certainement, du travail de la cellule «Titres de sagas d'été» de France Télévisions où travaillent à temps plein 87 personnes à qui l'on doit déjà des perles telles le Grand Batre, le Miroir de l'eau ou la Rivière Espérance . Là, normalement, ça fait tilt dans votre cerveau : oui, on est le 25 septembre, et faire passer la Maison des Rocheville pour une saga d'été, c'est pas joli joli. Effectivement, ce n'est pas une saga d'été. Depuis quelques années que les chaînes de télé se sont aperçu que diffuser une saga d'été l'été était du gaspillage vu le nombre de téléspectateurs, c'est ce