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Libération

Les poux de l’arène

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par Claude Aziza
publié le 16 octobre 2010 à 20h13

Cela commence comme une charade. Mon premier est un club sportif moscovite, mon deuxième est un annuaire gay, mon troisième un robot médical. Et mon tout un gladiateur rebelle. Cela continue comme un oral de bac. De qui se réclamèrent les antiesclavagistes de la Révolution française ? Qui inspira les Garibaldiens de l'Unité italienne ? Qui guida les marxistes de la République de Weimar ? Qui nourrit l'inspiration des intellectuels communistes américains au tournant des années 50 ? Une seule réponse : ce même gladiateur rebelle, Spartacus. Mythe à ce point fécond et plastique qu'on l'a, depuis des siècles, accommodé à toutes les idéologies et peint aux couleurs de toutes les fictions. Jusqu'à cette série, Spartacus : Blood and Sand , sortie aux Etats-Unis en janvier et visible en France sur Orange Cinéchoc depuis le 3 octobre.

Et d’abord les faits, rapidement résumés. Capoue, été 73 av. J.-C. Une poignée de gladiateurs, en majorité gaulois, s’évade de l’école de Lentulus Batiatus. Ils battent la campagne, regroupent autour d’eux esclaves en fuite et paysans mécontents, se donnent un chef, Spartacus, un Thrace. Un berger devenu auxiliaire de l’armée romaine, qu’il déserte ensuite, à moins qu’il n’ait été simplement qu’un prisonnier de guerre. Quelques victoires inattendues éveillent les craintes des Romains, qui voient sans déplaisir Spartacus se diriger vers les Alpes puis faire volte-face pour se réfugier à l’extrême pointe de l’Italie du Sud, confiant ses esp