Menu
Libération

Comment tailler un costard à son patron

Article réservé aux abonnés
Guide de survie à l’usage des salariés qui veulent critiquer leur direction en toute sécurité.
publié le 22 novembre 2010 à 18h14
(mis à jour le 22 novembre 2010 à 18h23)

Une première bière, une deuxième. A la troisième, l'alcool aidant, vous n'y tenez plus : «Notre patron, c'est vraiment un gros c…» L'un de vos deux collègues de travail (et de virée) acquiesce. Le second sourit, mais cache mal sa gêne. Qu'il ira le lendemain soulager auprès de votre employeur, en rapportant vos propos excessifs. La suite ? Réprimande ?

Licenciement ? Et si oui, débarquement abusif, donc attaquable ? «Du fait de votre contrat de travail, vous êtes soumis à une obligation de loyauté , rappelle Me Mehdi Lefevre-Maalem. Tenir des propos insultants contre votre patron, même lors d'un dîner chez vous avec des collègues, reste fautif.» Qui plus est dans un bar, lieu public ? «Votre employeur pourra alors arguer d'un préjudice plus important lié à la publicité des propos, et la preuve de ceux-ci sera alors plus simple à apporter» , complète l'avocat en droit social.

Il en est donc ainsi : le contrat de travail ne prive pas le salarié de son droit d'expression, «mais le principe de l'exécution loyal du contrat de travail impose une obligation de discrétion tant vis-à-vis des tiers à l'entreprise que des collègues» , ajoute Me Christiane Féral-Schuhl.

Trop risqué le bar, ou même le dîner entre amis ? Vous décidez, titubant jusqu’à chez vous, de vous défouler sur Facebook… Première règle : on dessoûle. Les réseaux sociaux sous l’emprise de l’alcool, ce n’est jamais bon. Ensuite, il faut faire