Gratin de palmistes, champagne et premiers litchis de l’année : dans la cour de l’immeuble vieillissant de RFO, à Saint-Denis de la Réunion, la chaîne publique a mis lundi soir les petits plats dans les grands pour célébrer… l’arrivée de la concurrence ! Avec deux ans de retard sur la métropole, les 2,6 millions de téléspectateurs d’outre-mer peuvent enfin recevoir la télévision numérique terrestre (TNT).
Dans les neufs territoires ultramarins français, l'offre gratuite passe à huit, neuf ou dix chaînes, une petite révolution cathodique. Le bouquet se compose des chaînes publiques -- France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô, France 24, Arte, RFO, qui prend le nom de Première --, auxquelles s'ajoutent une ou deux chaînes locales privées. D'où la présence à la Réunion de Rémy Pflimlin, le président de France Télévisions, venu accompagner le lancement de la TNT -- «C'est toujours une joie de voir ses chaînes plus largement diffusées dans le monde» -- et la mort de RFO et de ses deux canaux. Tempo disparaît purement et simplement, Télé Réunion est remplacée par Réunion Première, un schéma adopté par les neuf stations d'outre-mer. Cette soudaine concurrence laisse «serein» Benoît Saudeau : «Face au tsunami culturel , prévoit le directeur de Réunion Première, nous allons jouer la carte de la complémentarité et de la proximité.» Mais l'image est brouillée par une offre jugée insuffisante : les Réunionnais dénonc