Imaginez qu'un réalisateur de films cultes, populaires et intelligents à la fois, qui plus est président d'une Académie reconnue dans sa profession, démissionne de son poste pour signaler son mécontentement vis à vis d'une loi anti-téléchargement illégal contestée par les internautes de son pays. Ne cherchez pas, l'histoire ne se passe pas en France, où l'on doute fort qu'un metteur en scène profite de la prochaine cérémonie des Césars pour contester notre bonne vieille Haute Autorité. Elle s'est par contre déroulée de l'autre côté des Pyrénées il y a peu, où la controversée loi Sinde a été votée mardi dernier par le Congrès .
Mi-janvier , notre correspondant à Madrid relatait les remous suscités par cette loi d'abord rejetée en commission parlementaire par une courte majorité de députés le 22 décembre dernier. Le texte prévoyait l'interdiction de télécharger des contenus culturels sur Internet, ainsi que la mise en place d'une «commission de la propriété intellectuelle» ayant, après le feu vert d'un juge, le pouvoir de bloquer tout site internet dépourvu d'autorisation. Malgré ce premier revers, le Sénat a pu faire passer la loi grâce à un consensus entre le gouvernement et l'opposition. Il faut dire qu'en Espagne, le téléchargement illégal est