Peut-on être trop à droite quand on travaille à Fox News ? Apparemment oui : la chaîne d’information conservatrice vient d’annoncer l’arrêt, d’ici à la fin de l’année, de l’émission de Glenn Beck, l’un de ses animateurs vedettes et l’une des figures les plus controversées de la télé américaine. En trois ans, Beck était devenu le commentateur le plus politisé du paysage audiovisuel Outre-Atlantique. Populiste et démagogue, il s’était fait le chantre de tous les désabusés de droite, pour s’en prendre à la gauche américaine et à Obama, sa cible favorite.

Tous les jours à 17 heures, sur un ton proche des pasteurs évangélistes, il inventait des théories du complot contre «l'Amérique des patriotes» et se perdait en logorrhées incontrôlées. Un jour, il n'avait pas hésité à évoquer le Président en assurant «qu'il n'arrivait pas à comprendre ce type plein de haine pour les Blancs» , avant de le qualifier de «raciste» . Il s'en était également pris aux rabbins américains, comparés à des extrémistes islamistes. Beck a surfé sur la vague du Tea Party, ce mouvement populiste qui a précipité une vague républicaine au Congrès l'an dernier. Il était parvenu à réunir des dizaines de milliers de personnes à Washington en août dernier pour un meeting dont le mot d'ordre était de «rétablir l'honneur» des États-Unis. Ultime provocation : il avait choisi d'intervenir pour la date anniversaire du fameux discours de Martin Luther King,