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Libération

Allemagne : l’IVG au-delà du mur

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par Margaux Wartelle
publié le 8 juin 2011 à 18h54

Retour sur un moment historique. Le 5 avril 1971, 343 «salopes», femmes françaises, célèbres ou inconnues, signent un manifeste , publié dans le Nouvel Observateur , où elles reconnaissent avoir subi un avortement, acte alors passible de lourdes poursuites judiciaires. Deux mois plus tard, et à l'initiative de la journaliste et féministe Alice Schwarzer, l'Allemagne connaît le même processus et 374 femmes -- dont Romy Schneider -- signent le texte paru dans le magazine Stern .

Ce documentaire, assez ordinaire dans sa conception, entre images d'archives et témoignages souvent intéressants, a le mérite de nous présenter le combat féministe des années 70-80 de l'autre côté du Rhin, avec quelques retours sur la situation française. Au-delà des déclarations d'hommes d'église (qualifiant les médecins de «tueurs à gages» ) ou de politiques (symptomatique d'ailleurs des mentalités de l'époque : l'histoire d'un député allemand, opposé à l'IVG qui a obligé sa femme à avorter), on perçoit le passage d'une prise de conscience collective à des revendications plus politiques, notamment à l'encontre de l'article 218 du code pénal allemand qui prévoyait jusqu'à cinq ans de prison pour un avortement. Qui, bien que neutralisé depuis, n'a toujours pas été abrogé.

Paru dans Libération du 8 juin 2011

Nous avons avorté

_ documentaire de Birgit Schultz et Anne