Il est de fait que je ne suis pas un bon client : j’ai dû vous le dire déjà, je reçois les drôleries vidéo labellisées réseaux «sociaux» (?) avec la défiance extrême d’un qui craint de s’abîmer les yeux au vu de tant de saleté et d’insignifiance. Quand un courriel s’annonce forwardant ce type de pièce attachée, c’est comme un réflexe qui me bloque les zygomatiques ; pour me faire ouvrir le truc, il faut à la pièce jointe un parrainage d’une qualité éprouvée. Cette défiance n’est pas excessive ; en contrepartie, elle offre rarement, certes, mais parfois de ces petits bonheurs que l’inattendu redouble et sublime.

Tel celui-ci, d'une «innovation technologique» qui, m'assurait l'autre semaine le cher correspondant s'en faisant le fourrier, lui «avait fait froid dans le dos» . Imaginez comme, ainsi aguiché, j'ai séance tenante tout abandonné pour y aller voir (1). En plan fixe et trois minutes vingt de marrade, un jeune Espagnol avec une gueule sympathique d' indignado souriant m'a vendu la révolution techno que constitue un bon vieux livre «de papel» - sans fils, sans batterie, sans bug, mais avec ses indispensables compléments que constituent un crayon à papier, un marque-page et un cerveau. Le tout développé avec une bonhomie «sympa», relax comme Steve Jobs dans un de ses shows planétaires… C'est à pisser de rire, et tout particulièrement dans la par