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Libération

Télé : sans «Figaro», pas d’éloge flatteur

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publié le 3 octobre 2011 à 15h05

La scène s'est passée mercredi à l'Elysée, dans l'ex-salon Louis-de-Funès rebaptisé Apichatpong-Weerasethakul depuis que le Président se pique de cinéma d'auteur. Autour de Nicolas Sarkozy encore rouge de colère, volettent de petits papillons de papier aux élytres déchiquetés : le Président vient de faire de la pâtée pour chat avec le Figaro du matin. En face, Etienne Mougeotte bredouille : «Enfin, Nicolas, voyez la manchette : "Mobilisation générale derrière Sarkozy" alors que bon, franchement, la réalité est toute aut…» «Pas ça, banane !» l'interrompt le Président, attirant le directeur des rédactions du Figaro par l'oreille vers un lambeau du journal. Là, entre la manchette de science-fiction et l'éditorial titré avec la langue ( «Candidat évident, évidemment candidat» ), quelques lignes annonçant un article en pages intérieures : «Audience : mauvaise rentrée de France Télévisions.»

Au bord d'avaler sa carte de presse et de l'indigestion (il l'a déjà avalée 2587 fois), Mougeotte regimbe : «Enfin, Nicolas, c'est la réalité, toute la grille de Pflimlin se casse la margoulette.» Pinçant un peu plus encore l'oreille de Mougeotte, Sarkozy grince : «Et c'est qui qui l'a nommé, Rémy Pflimlin, hein, Etienne Mougeotte ? Et qu'est-ce qu'y vont m'dire, les Français, hein, Etienne Mougeotte ?» Le grand journaliste (1,80 mètre facile) frotte son oreille endolorie, quitte le sa