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Libération

«Au Maroc, la parole s’est beaucoup décomplexée»

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publié le 19 octobre 2011 à 10h34

Née en 2006, Hit Radio est issue de la première réforme de l’audiovisuel marocain (lire ci-contre). Cette station musicale basée à Rabat, qui vise un public jeune à travers sa programmation, ses infos et l’interactivité de certaines tranches, dispose aujourd’hui de 74 fréquences dans le pays. Son fondateur, le quadra Younes Boumehdi, raconte les petites victoires et les achoppements de la première radio privée du Maroc, qui se veut porte-voix de la jeunesse.

Pourquoi avoir créé Hit Radio ?

Quand j’étais ado, au Maroc, aucun média ne s’intéressait à ma classe d’âge. C’était très frustrant. A l’époque, il n’y avait ni satellite ni Internet. Les moins de 35 ans, qui représentaient, et c’est toujours le cas, près de 75% de la population, étaient complètement ignorés ! A côté de ça, certains jours on captait les radios espagnoles, et je me demandais pourquoi le Maroc n’avait pas droit à cette diversité-là. Alors, quand j’ai découvert qu’on pouvait faire de la radio avec une petite structure, je me suis lancé : fin 1992, j’ai fait ma première demande auprès des autorités.

Mais Hit Radio n’est née que treize ans plus tard…

Le Maroc faisait une petite entorse au monopole d’Etat en autorisant deux radios privées, Medi1 et 2M. Pourquoi pas ma radio ? Ils m’ont fait lanterner pendant des années. J’écrivais tous les trois mois à plusieurs ministères. Mais il a fallu attendre l’avènement du nouveau roi, en 1999, pour enclencher les réformes. Le pre