Le moteur de l’industrie du jeu vidéo fonctionne au mélange : la fusion d’un esprit logique et d’un esprit imaginatif est à la base même de son métier. C’est pourquoi, au-delà de son agressivité commerciale, de sa rage technologique et de son marketing parfois obscène, cette industrie présente aussi le visage fascinant d’une ruche optimiste, audacieuse et surcréative. Elle offre depuis bientôt quarante ans le spectacle d’une progression sans égale et malgré la nature cyclique de ses résultats économiques (qui varient aussi en fonction des seuils technologiques et des investissements qu’ils supposent), l’industrie du jeu a prouvé cette année encore qu’elle avait énormément de ressources en réserve. Table d’orientation de ses plus fortes tendances et de ses nouvelles frontières.
La dématérialisation
C'est le grand exode des dernières saisons : l'industrie tout entière migre vers l'éther des réseaux, des clouds et du téléchargement. Les titres pour consoles et PC sont de plus en plus nombreux à sortir en même temps sous forme physique (version boîte) et en dématérialisé (téléchargeable). Des nouvelles plateformes (OnLive, Stream) sont entièrement fondées sur le principe de cette virtualité au carré. On stocke désormais ses jeux et ses sauvegardes dans le grand «nuage» informatique et l'on joue directement sur les serveurs que les plus grands producteurs-éditeurs (Ubisoft, Activision, Electronic Arts) créent à tour de bras. Pourtant, comme le souligne James Rebours, président du Sell