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Libération

Jeff Jarvis : «Internet, c’est la vie ; et la vie, c’est le foutoir»

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publié le 14 décembre 2011 à 11h57

Jeff Jarvis incarne bien la figure américaine de l’activiste de l’Internet. À 57 ans, ce journaliste new-yorkais, devenu professeur de «journalisme entrepreneurial» à la New York University, s’est imposé comme une référence de la blogosphère avec son site Buzzmachine. Il y dissèque les dernières tendances de la nouvelle économie et des médias à l’ère numérique.

Libéral-libertaire comme on dirait en Europe, Jeff Jarvis se livre à un véritable éloge de la «publitude» dans le livre Tout nu sur le Web tout juste sorti (éditions Pearson). La publitude ? Un néologisme évoquant, par opposition au concept de vie privée ( privacy ), la transparence et nos vies publiques sur le Net. Ce «toujours connecté» qui totalise 29000 tweets et compte 86128 followers à ce jour a reçu Libération à la Cantine, un des principaux lieux de rendez-vous de la websphère parisienne.

Vous avez quelque chose contre la protection de la vie privée en ligne ?

Pas du tout, notre droit à la vie privée et au contrôle des informations nous concernant est un droit fondamental de l’être humain. Mais, avec Internet, nous avons également acquis la possibilité de partager nos vies en les rendant publiques. On a le choix maintenant.

Et qu’en fait-on ?

J’ai eu un cancer de la prostate et j’ai décidé de l’annoncer publiquement parce que je pensais que cela pourrait m’aider. Ma sociabilité numérique m’a apporté beaucoup