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Libération

Cyber-matraque en mains

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publié le 14 mars 2012 à 17h27
(mis à jour le 14 mars 2012 à 17h41)

L'enquête de Paul Moreira, Traqués ! , commence dans les allées du salon Milipol, très moquette rouge et costume-cravate. Après les stands d'armes et de voitures blindées en tout genre, on découvre ceux consacrés à la surveillance informatique. Des «marchands d'armes numériques» , précise le journaliste. Selon la communication officielle, ils équipent des cyberpoliciers contre le cybercrime. Tout en garantissant de pouvoir «capturer des flux IP» à grande échelle. En d'autres termes, ils permettent de surveiller une population entière.

Changement de décor : les caméras de Moreira filment désormais les décombres de l'ancien ministère de l'Intérieur libyen, à Tripoli, et son immense centre d'écoutes téléphoniques. «Les Libyens émergent d'un long cauchemar policier» , dit le commentaire. Grâce à Bull Amesys, le géant informatique français, et son logiciel Eagle, les services secrets kadhafistes ont pu espionner les téléphones portables et les connexions internet des opposants au régime. Ce système de surveillance a permis aux autorités du régime de localiser, surveiller, arrêter et torturer des activistes. Ce sont même des techniciens français qui sont venus installer le matériel. On leur a demandé «d'intercepter tout ce qui entre et sort du pays» , raconte l'un d'eux, sous couvert d'anonymat.

Interrogé dans le film,