S’il y a bien une activité inutile, une fois la manette en main, c’est la marche. Dans un jeu vidéo, on ne marche jamais. Sitôt que le joueur contrôle son avatar pour aller d’un point à un autre, il court. Ou il sprinte, au choix. Et si, parfois, il est amené à se déplacer plus lentement, c’est pour ne pas se faire repérer. La marche, en tant que simple mode de déplacement, est une aberration pour le gamer, toujours impatient de rencontrer son prochain adversaire ou d’accomplir sa prochaine mission. Adam, lui, marche. Un pas après l’autre.
Ce n'est pas une flânerie tranquille. Le héros de I Am Alive («je suis vivant») est au milieu d'une avenue de Haventon, ville américaine détruite après «le choc», un cataclysme mondial qui a tout dévasté un an auparavant. Il marche, car au niveau de la rue, l'air est presque irrespirable à cause d'un nuage de poussière qui empêche de voir à 15 mètres. En courant, il s'épuiserait trop vite et n'aurait pas le temps de repérer les lieux. Alors il avance, en essayant de repérer les points en hauteur où il pourrait reprendre son souffle. Adam n'était pas à Haventon lors de la catastrophe, et il a mis une année à revenir sur les lieux où sont restées sa femme et sa fille dont il n'a plus aucune nouvelle. Il doit donc se frayer un chemin dans cette ville peuplée de rescapés apeurés et de gangs ayant opté pour la survie en mode «dépouille ton prochain».
I Am Alive est un jeu lui-même survivant. Son développement fut si