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Libération

Docus : il leur manque une case

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publié le 27 mars 2012 à 11h22

D’un côté, un candidat debout, les joues rougies par l’exercice, la main du micro un peu tremblante. De l’autre, côté public, le traditionnel mur grisonnant du jury, où chacun joue un rôle : gentil, méchant, flegmatique… Ici, les candidats sont des jeunes réalisateurs, qui viennent «pitcher» un projet de film, devant des producteurs, journalistes, ou chargés d’antenne. Chaque année depuis 2008, le Festival international du grand reportage et du documentaire d’actualité (Figra), qui se tenait jusqu’à hier au Touquet, décerne le prix Coup de pouce à un jeune réalisateur : une aide de 6000 euros et surtout, le graal, un diffuseur.

Les candidats défilent avec leurs sujets -- trafic de migrants dans le Sinaï, accouchement à domicile, Comoriens de Marseille… Le jury n'est pas tendre. «Ils m'avaient dit que j'étais chiant comme la mort, parce que j'étais stressé, et m'avaient engueulé sur le budget» , se souvient Jonathan Cadiot, assis au dernier rang. Il y a deux ans, son projet de film sur le face à face entre autochtones mapuches et descendants de colons, au Chili, était sélectionné. Por la razon o la fuerza a été diffusé au Figra, et le sera bientôt sur Planète. «J'aurai fait le film sans le prix, estime le jeune réalisateur. Mais j'aurai dû l'autofinancer, il aurait été diffusé seulement dans les festivals.» Sa