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Libération

Google fait une bonne action pour ses patrons

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Sergey Brin et Larry Page en 2008. Photo Joi Ito, CC BY
publié le 17 avril 2012 à 15h31

L’avenir de Google passe avant l’avis des actionnaires. Et qu’importe si le géant du Net qui cultive une haute idée de sa «différence» -- c’est l’une des seules vedettes de Wall Street à ne verser aucun dividende à ses actionnaires - envoie aux oubliettes toute idée de gouvernance un tant soit peu démocratique. Le leader des moteurs de recherche a créé la surprise en fin de semaine dernière, en annonçant la création d’une nouvelle catégorie d’actions qui ne procurent aucun droit de vote, une règle en vigueur dans la plupart des grands groupes de médias outre-Atlantique. Elle va permettre aux deux fondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin -- ainsi qu’à son ex-PDG, Eric Schmidt, qui a rendu ce poste à Larry Page il y a un an -- d’accroître encore leur emprise sur la stratégie de l’entreprise, en verrouillant à triple tour son capital.

Alors qu'ils ne possèdent qu'un quart des 257961000 parts du groupe, les trois hommes contrôlent déjà 67% des droits de vote grâce à leurs actions de «classe B». Chacune d'entre elles offre dix droits de vote, alors que les actions «classe A» ne donnent qu'une voix. Mais cette prédominance risquait de décliner. La distribution de stock-options aux salariés, afin d'éviter qu'ils aillent se vendre à la concurrence, ou le rachat de sociétés par échange de titres (YouTube, Motorola et une kyrielle de jeunes pousses), ont eu pour conséquence de diluer la part des dirigeants. D'où ce verrouillage une fois pour toutes du capital. «Google s'