Il faudrait deux, trois, quatre téléviseurs et deux fois plus d’yeux. Sur chacune des chaînes d’info et la parlementaire LCP, des meetings, des meetings et encore des meetings. Samedi, c’était simple. Un même Jean-Luc Mélenchon en direct du Prado sur LCI, i-Télé et BFM TV. Dimanche, c’est la fête du split. Le split-screen, s’entend. Sur les trois chaînes, ils divisent et submergent l’écran de flux en direct des rassemblements où l’on chauffe l’assistance. Là, à Vincennes, c’est Kassav. Là, place de la Concorde, c’est la chorale des petits enfants à la langue de bois : Xavier Bertrand, Jean-François Copé et François Fillon.
Forcément, un tel entrechoquement allait faire des morts. François Bayrou en réchappe avec un meeting marseillais en début d’après-midi. Nathalie Arthaud et Marine Le Pen, elles, se prennent les deux ogres des sondages en pleine face : sous le tapis, le Zénith de Paris de la première et la salle François-Mitterrand de la seconde à Hénin-Beaumont. C’est que les chaînes info ont eu fort à faire avec le flou savamment entretenu par Hollande et Sarkozy sur l’horaire de leur prise de parole. Impossible de savoir qui causerait en premier. Du coup, chaque chaîne s’est fixé la même règle : le premier qui parle aura le direct ; l’autre le différé. A ce petit jeu du lièvre et de la tortue, Nicolas Sarkozy fait le lapin. A 15 h 29, il entame son discours.
«Images fournies par l'équipe du candidat» , est-il écrit sur BFM TV, avertissement rituel qui voit