On dirait un feuilleton américain. Le décor de la salle d'audience de la Haute Cour de justice de Londres est d'une neutralité déprimante. Assis devant un mur d'un blanc virginal, face à une simple table de bois sur laquelle sont posés une carafe d'eau, un volumineux dossier et un micro, James Murdoch, 39 ans, a passé hier six longues heures à détailler les déjeuners et petits déjeuners «cosy» -- au moins douze -- partagés au cours des trois dernières années avec le Premier ministre britannique conservateur, David Cameron. Son père, Rupert Murdoch, 81 ans, prend le relais ce matin. Après avoir étudié les relations entre la presse et le public, et notamment les victimes d'écoutes téléphoniques, puis celles entre la presse et la police, la commission Leveson, créée en juillet à la suite du scandale des écoutes téléphoniques de News of the World , est entrée dans sa troisième phase, l'étude des relations entre les médias et le monde politique.
Et le témoignage de James Murdoch, ancien président de News International, la branche britannique de News Corporation, le groupe de médias créé par son père Rupert, apporte un descriptif fascinant de l’étroitesse des liens entretenus avec les politiques, et notamment avec David Cameron, lorsque ce dernier était dans l’opposition, mais également après son élection, en mai 2010.
Ces rendez-vous n'ont évidemment eu aucune infl