Le verdict est sans appel. Rupert Murdoch, 81 ans, «n'est pas apte à diriger un grand groupe international». Quant à James Murdoch, 39 ans, son «ignorance délibérée» de ce qui se passait dans sa société «soulève de graves questions quant à sa compétence». Bref, les Murdoch père et fils sont un peu cuits au pays de sa Gracieuse Majesté.
Les critiques acerbes émanent du rapport d'une commission parlementaire mise en place en juillet après la mise au jour des pratiques peu ragoûtantes pratiquées par feu News of the World. Le journal, alors fleuron de News International, la branche britannique de News Corp, le bébé de Rupert Murdoch, s'était spécialisé dans l'espionnage tout à fait illégal des messageries téléphoniques de vedettes et autres sportifs, mais également d'une adolescente assassinée ou de victimes d'attentats.
Pendant neuf mois, la commission parlementaire, composée de onze députés (cinq conservateurs, cinq travaillistes et un libéral-démocrate), a interrogé journalistes, policiers, victimes et… les Murdoch - deux fois dans le cas de James - pour tenter de déterminer l'ampleur du scandale. A en croire leurs témoignages, perdus dans les hautes sphères, James et Rupert Murdoch n'ont jamais rien su. Sauf que les députés ont jugé cette ligne «tout simplement pas crédible». «Manque de curiosité», «aveuglement délibéré», le rapport ne mâche pas ses mots. «News of the World et News International ont trompé la commission