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Libération

«L’enjeu est de savoir exploiter les données des internautes»

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publié le 7 mai 2012 à 12h15
(mis à jour le 7 mai 2012 à 14h18)

Cécile Bothorel est chercheuse en logique des usages sur Internet au sein de l’école d’ingénieurs Télécom Bretagne, à Brest. Elle a notamment travaillé sur la recommandation de contenu, d’achat ou de lieu par des sites ou applications, qui avec la géolocalisation est appelée à agir sur notre vie quotidienne.

Comment les recommandations en ligne sont-elles créées aujourd’hui ?

Amazon et les autres sites du genre utilisent surtout les historiques d’achat pour recommander un autre achat à leurs visiteurs. Ça marche, puisque les ventes ont augmenté de 35% chez Amazon depuis l’introduction de ce système. L’enjeu, aujourd’hui, c’est donc de savoir explorer et exploiter les traces laissées par les internautes. Ils passent un temps fou à annoter, commenter et noter ce qu’ils aiment ou n’aiment pas, notamment sur Facebook. Ces données-là sont publiques, mais elles restent sous-exploitées.

Ça fait beaucoup de texte…

Oui, et son analyse, qu'on appelle l' opinion mining , est très difficile à faire. On y arrive sur des textes longs, mais pas sur un commentaire court qui serait publié, par exemple, sur Twitter. Or Twitter est un champ très important, il s'y dit beaucoup de choses. Aujourd'hui, les algorithmes savent dire si un commentaire de douze lettres est positif ou négatif, mais c'est tout. Par contre, on sait prédire à 70% la note donnée par un internaute à un livre ou un film à partir de son texte critique si celui-ci est ass